QUIZZ: Que connaissez-vous réellement des Drogues ?

1/Une drogue est une substance « chimique » qui porte atteinte au système nerveux et aux comportements ?
VRAI : mais attention : il ne faut pas confondre "chimique" et "synthétique" (= artificiel). Exemple : le cannabis a une action chimique sur le cerveau (comme tous les produits), pourtant ce n'est pas un produit synthétique mais naturel.
VRAI : Les drogues influent sur le fonctionnement du système nerveux central et modifient le comportement.
2/Une drogue c’est forcément nocif ?
FAUX : comme l'a dit le médecin Allemand Paracelse, c’est la dose qui fait le poison (y compris l'abus de nourriture par exemple ou l’abus de sport). Avec un usage ponctuel (exemple : 1 fois ou même 10 fois dans la vie), les risques liés à la de consommation de drogues est faible.
La drogue la plus nocive à tous points de vue (physique, familial, social... cf. tableau D. Nutt sur les risques sociaux) est l'alcool, c'est une drogue légale.
3/Toutes les drogues sont illicites ?
FAUX : De plus la distinction licite (légale) ou illicite (illégal) est hasardeuse.
De nos jours beaucoup de nouvelles molécules (légales) sont vendues par des entreprises de produits pharmaceutiques à destination du marché des consommateurs de produits, toutes ces molécules ne deviendront illégales qu’après un long processus judiciaire, et seront durant plusieurs mois disponible au grand public.
4/A partir de quand devient-on accro avec la cocaïne ?
Une personne est considérée comme dépendante lorsque la prise de la cocaïne devient un besoin.
Il existe plusieurs types de dépendances : physique, psychologique, contextuelle, rituelle...
La cocaïne n'induit pas de dépendance physique ; néanmoins, en cas de dépendance psychologique intense, des symptômes physiques peuvent apparaître (maux de têtes, malaises, suées, hallucinations…).
Il est impossible de cibler le moment où une personne devient dépendante : cela dépend des gens, du produit, du contexte.
Sur une « session » de consommation (ex : une soirée), une personne peut avoir très envie ou « besoin » de finir son gramme, on parle de « craving », ou « impossibilité de s’arrêter de consommer ». Néanmoins, une fois le gramme fini, la personne ne va pas forcément en racheter immédiatement : le besoin de consommer a disparu avec la fin de la soirée, ici on ne peut pas vraiment parler de dépendance.
5/A partir de quand devient-on accro avec le Crack, dès la 1ère prise ? ou légende ??
Une dépendance quelle qu’elle soit (psychologique, physique etc.) peut s'installer dès la première rencontre avec un produit mais en pratique une dépendance problématique n’apparait pas aux premiers essais. Cependant une prise répétée et excessive d’un produit nouveau pour la personne conduit rarement à une consommation gérée intelligemment.
6/Quels sont les effets de l’ecstasy ?
Effets recherchés :
- Euphorie, bien-être, « amour universel », sensation de partage et de compréhension globale. Désinhibition, communication facilitée, effets empathogènes (empathie envers les autres). Sens exacerbés, effets entactogènes (le toucher peut devenir magique, une sensation ordinaire peut devenir exceptionnelle).
-Intensification de l’activité sexuelle (d’où le nom de « pilule de l’amour »), exacerbation de la sensualité.
MAIS il y a de très très nombreux effets indésirables :
-
La consommation de MDMA peut dans de rares cas, provoquer des complications médicales graves.
-
Augmentation de la température du corps et déshydratation si on ne boit pas d’eau.
-
La consommation de l’ecstasy peut entraîner des convulsions.
-
Une hyperthermie maligne dont les conséquences sont plus ou moins graves, parfois mortelles.
-
Le risque principal d’accident posé par la prise de MDMA étant les troubles du rythme cardiaque, il est certain que quelqu’un qui a déjà un problème cardiaque ou d’hypertension doit BIEN réfléchir avant de vouloir consommer.
-
Même si les données scientifiques ne sont pas certaines, il semble exister un risque neurotoxique (dégradation de certaines extrémités de certains neurones du cerveau) dont on ne connaît pas encore les conséquences réelles à long terme. Par contre, il semble probable que ce danger augmente avec la dose, la fréquence rapprochée des prises et les mélanges (surtout le mélange ecstasy + speed, car la libération simultanée le la dopamine et de la sérotonine accroît la neurotoxicité).
-
Il existe aussi une toxicité de la MDMA au niveau du foie. Des cas d’hépatites fulminantes dues à l’ecstasy ont été rencontrés. Alors attention aux foies déjà malades (hépatites en particulier).
-
Un autre risque auquel on s’expose avec les produits psychédéliques comme l’ecstasy est le bad trip (mauvais délire). Il peut être lié au contexte et à la prédisposition du consommateur, à la qualité ou au dosage des produits. Ces substances se comportent en fait comme un amplificateur d’un état déjà existant.
-
Attention, car il est possible de rester "bloqué" suite à un bad trip (c’est à dire développer une maladie psychiatrique chronique...). C’est pourquoi, avant d’utiliser un produit psychédélique comme l’ecstasy, il faut être attentif au lieu et aux personnes présentes et ne pas acheter n’importe quoi à n’importe qui. Des cas de psychose, de crise de panique et de dépression ont été décrits, alors si tu te sens "limite » ou si tu as déjà eu des problèmes du genre, fais la teuf « sans gober » !!
-
La consommation rapprochée et répétée d’ecstasy (par exemple une fois par semaine pendant trois mois), -même si pour la plupart du temps cela est passager- peut entraîner une période de dépression sévère.
-
Dans certains cas c’est le début d’une série de problèmes: dépression chronique, psychose...
-
La MDMA est proche des amphétamines : Elle fait oublier la faim et la fatigue. La consommation abusive peut aboutir à un véritable état d’épuisement et d’amaigrissement et générer de fortes carences.
7/Qu’est-ce que le Shit ?
C’est la version argot du mot Hachich, qui est le nom courant de la résine de cannabis. L'étymologie du mot est contestée mais il est avéré que le mot haschich est d'origine arabe.
8/Y’a-t-il des matières fécales dans le shit ?
Probablement que non.
Le "shit" (résine de cannabis ou haschisch) suscite de nombreux fantasmes quant à son adultération. Dans les pays de production, comme le Maroc, on trouve diverses qualités allant du pollen à la résine. Les basses qualités peuvent contenir plus ou moins de débris végétaux de la plante, très peu psychoactifs - probablement le "coupage" le plus fréquent. Quelques producteurs ou grossistes le mélangeraient avec henné, gazon, cellulose ou autres végétaux réduits en poudre, oléagineux, suifs, graisses minérales comme la paraffine...
De nombreuses études et analyses à travers le monde permettent d’identifier toutes sortes de "produits de coupage", mais il faut garder à l’esprit que les laboratoires les plus pointus ne peuvent identifier que les molécules connues et référencées dans leurs bases de données. Celles-ci seront d’ailleurs toujours incomplètes, de nouvelles substances ne cessant d’apparaître. Les services répressifs s’efforcent d’analyser tous les composants pour des raisons de traçabilité des filières, mais ces techniques sont très onéreuses. Quant aux recherches sur les produits recueillis auprès d’usagers par l’OFDT (l’ 'Observatoire français des drogues et des toxicomanies), elles se limitent à la teneur en produits psychoactifs.
La chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, technique très fiable généralement employée, permet d’identifier un large spectre de produits psychoactifs. D’autres méthodes, comme la chromatographie en couches minces (CCM) sont indicatives ou présomptives, comme le "testing" au réactif de Marquis. La détection de matières inertes - talc, plâtre... - est paradoxalement très onéreuse car complexe donc pratiquée seulement en cas d’enjeux sanitaires avérés.
Il arrive toutefois qu’un hachisch (c’est vrai aussi pour d’autres drogues) puisse être contaminé par des produits utilisés lors du conditionnement ou de son acheminement.
9/Qu’est-ce que le THC ?
Connu sous son sigle THC, le delta 9 tétrahydrocannabinol est l'une des molécules contenues dans le cannabis. Cette molécule agit sur le cerveau mais également sur les organes ce qui engendre de multiples effets qui sont occasionnés par l'association de la molécule avec les récepteurs CB1 localisés dans des zones spécifiques du cerveau. Cette liaison a pour effet notoire d'agir sur la perception, la motricité, l'émotivité et la satiété.
Il existe aussi des formes synthétiques du THC tels que le Marinol, le Sativex ou des analogues (molécules proches) comme le Nabilone. Ces produits pharmaceutiques sont généralement peu psychoactifs. Il est approuvé dans de plus en plus de pharmacopées pour diverses indications, comme les troubles de l'appétit, certains glaucomes, sédation, traitement des douleurs chroniques (ex. : complications liées aux troubles de l'immunité).
Il est principalement utilisé contre les vomissements et les nausées chez les patients atteints de cancer pour atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie.
Il est aussi utilisé pour augmenter l'appétit chez les malades atteints du SIDA. (Interdit en France)
10/Une tablette de shit peut aussi s’appeler une tablette… de chocolat ?
C’est possible
Il existe autant de nom potentiel que le langage courant le permet et il existe autant de variation dans l’argot français qu’il y a de zone populaire.
Il existe de nombreux nom pour les produits illégaux car leur illégalité les condamne à la discrétion ainsi une quantité de 100g de résine de cannabis peut être appelée une plaquette, une tablette de shit, une savonnette, une sav’ etc…
11/Quelle est la couleur de l’héroïne ?
Il y a 2 « types » d’héroïne : la blanche (plus raffinée, plus pure), de couleur blanche ou légèrement rosée, et la marron (ou « brown », plus grossière, moins pure), qui va de blanc cassé-beige à marron foncé.
12/Y-a-t-il de la cocaïne dans le coca cola ?
Actuellement non, mais il y en a eu jusqu’en 1903, et il y a eu des traces de feuilles de coca jusqu’en 1929.
La marque Coca Cola existe depuis 1885 et en 1903 à largement relayée dans les médias américains, le fait qu’elle décidait de réduire la proportion de cocaïne de son mélange et de rajouter davantage de sucre et de caféine.
Le créateur de Coca-Cola John Stich Pemberton, commercialisera d’abord et jusqu’à la fin de ses jours une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana, inspiré de la recette du vin Mariani, un mélange de vin de Bordeaux et de feuille de coca, créé par le chimiste français Angelo Mariani en 1863, appelée French Coca Wine.
13/Si l’on prend de la cocaïne, on ne peut pas tomber malade ?
FAUX : la cocaïne rend très sûr de soi et donne l’impression que l’on peut résister à tout .
Néanmoins, cette impression est seulement due à l’effet du produit, et on peut bien sûr tomber malade, avoir un accident de la route etc.
14/Est-ce que les drogues sont naturelles ?
Ça dépend des drogues.
Il y a beaucoup de drogues qui sont naturellement présentes dans des plantes (la nicotine dans le tabac, l’ibogaïne dans l’Iboga, le THC dans le cannabis, la morphine dans le pavot), et il y en a d’autres qui n’existent pas à l’état naturel et qui ont été créées artificiellement en laboratoire (MDMA, GHB…).
Pourtant, pour extraire la cocaïne ou la morphine de la plante par exemple, il faut une intervention humaine, ce n’est plus naturel.
15/Est-ce que le Crack est la drogue du pauvre ?
VRAI : un caillou de crack en Guyane coûte 2-3€, en métropole 4-5€.
Après cela dépend grandement des endroits et des pays de production. Par exemple, en métropole, un gramme de cocaïne coûte de 60 à 90€, mais un gramme de speed (amphétamines) coûte 20€ : on dit alors que le speed est la coke du pauvre.
16/Comment est fabriquée la cocaïne ?
La cocaïne s’obtient à partir de la feuille du plan de coca. Les feuilles sont cueillies, mises dans des bacs et mélangées successivement à différents produits chimiques acides et basiques (dont du kérosène et de l’acide sulfurique) afin d’en extraire la molécule active.
On obtient alors une sorte de pâte (la « pasta ») qui va être ensuite raffinée en utilisant différents solvants. Après le raffinage, on se retrouve avec du chlorhydrate de cocaïne, soit la forme sous laquelle la cocaïne arrive sur le marché.
17/Prendre de la cocaïne rend intelligent ?
FAUX la cocaïne donne une impression de puissance intellectuelle, mais en réalité on dit autant de bêtises que d’habitude. On en a juste moins conscience.
18/Pourquoi la mule avale des boulettes ?
Pour éviter, lors des contrôles douaniers, de se faire prendre avec plusieurs dizaines voire centaines de grammes d’un produit très fortement réglementé, dont la possession et le transport sont interdits et est sévèrement puni par la loi.
19/Comment se fait l’extraction des boulettes ?
- Une extraction en chambre carcérale à l’hôpital.
Un laxatif est administré par un personnel médical au suspect puis ses selles sont analysées par une équipe d’agent de la force public et du personnel médical. Si sa culpabilité est avérée il sera ensuite remis aux autorités de police compétentes et le processus judiciaire se mettra en route.
- Le mythe du dealer qui « ouvre » le corps de la mule.
Il y a excessivement peu de cas ou le dealer tue délibérément sa mule qu’elle soit humaine ou animale pour prendre procession du produit.
- Par voie naturelle.
La mule va extraire les boulettes grâce à ses selles.
20/Est-ce que ça fait mal de prendre des boulettes ?
VRAI : Il y a différentes tailles de boulettes, mais elles sont souvent plus grosses que ce qu’on avale habituellement. De plus, se forcer à avaler quelque chose que l’on n’a pas mâché est plus difficile pour l’œsophage.
Une fois avalées, les boulettes ne peuvent pas être digérées par l’estomac : cela peut alors causer une irritation de la paroi de l’estomac et des maux de ventre car l’estomac travaille mais ne peut pas digérer ou évacuer les boulettes.
21/Est-ce que ça fait mal d’expulser des boulettes ?
VRAI : C’est la même chose au moment de l‘expulsion : le côlon et l’anus sont très sollicités car ils doivent expulser un élément très dur et non digéré.
22/Est-ce que le corps se dégrade quand on prend de la drogue ?
Tout dépendra de notre âge, de la drogue consommée et de l’état de notre santé…
Notre organisme n’a pas de capital cellulaire fixe et il est en constante évolution. On considère qu’à partir de 25 ans notre organisme ayant fini de se développer va peu à peu arrêter de renouveler l’ensemble de nos cellules. Ce processus de vieillissement est différent pour chacun et chaque activité sollicitant notre organisme que ce soit une activité physique ou une activé électrique (la pensée) engendre une altération de cet organisme qui va devoir prioriser en fonction de ressources déclinantes le renouvellement de l’ensemble de nos cellule. Ainsi certains produits sont plus dégradants que d’autres, car chacun agissent différemment avec différentes parties de notre organisme.
23/Est-ce qu’il y’a plusieurs couleurs pour la cocaïne ?
Des nuances de ton.
La production de ce produit n’étant plus normalisée, à l’inverse du lait ou des yaourts, il en résulte une grande variété dans sa production ce qui explique des différences notables en terme de qualité de produits et donc aussi en partie en dangerosité du produit.
Les produits de coupes (pour rajouter du poids), les adultérants (pour simuler un effet), le mode stockage, la concentration toutes ces variables peuvent jouer sur la couleur du produit.
Néanmoins il est admis que la cocaïne est majoritairement dans des tons allant du blanc au jaune sable.
24/Que risque la mule si elle se fait attraper par la police?
En cas de possession, de transport international en vue de revendre (peut être considéré comme étant un crime en bande organisée) elle risque la prison ferme (plusieurs années) et amende, plus une injonction thérapeutique si consommation.
25/Est-ce que le tabac est une drogue ?
VRAI : le tabac est une drogue d’autant plus dangereuse qu’elle est légale, socialement acceptée et servie par un lobby et une industrie très puissants.
26/Qui peut-on aller voir si on veut arrêter de consommer une drogue ?
http://www.drogues-info-service.fr/
Son médecin
Le CSAPA
Le CAARUD
Les Consultations jeunes Consommateurs
… Mais la meilleure ressource reste d’abord soi-même
Un grand merci à AGRRR (l’Association Guyanaise de Réduction des Risques) pour avoir accepté d’apporter un éclairage certain à nos questionnements.